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Un excès de pluie, et les nuages s’accumulent sur le secteur agricole. La filière céréalière n’a pu que constater, à l’issue de moissons éprouvantes, une baisse de près d’un quart de la production de blé meunier cette année. De même, les vendanges en cours s’annoncent maigrelettes, en recul de près de 18 %, par rapport à 2023. Quant aux éleveurs bovins et ovins, ils sont confrontés à une vague déferlante de fièvre catarrhale ovine, mais aussi à une reprise de la maladie hémorragique épizootique. C’est dans ce contexte difficile pour un certain nombre d’agriculteurs, bousculés par les conséquences du dérèglement climatique, que s’ouvre une rentrée agricole sous tension.
Une rentrée qui a commencé de manière singulière, avec un ministre de l’agriculture démissionnaire, en l’occurrence Marc Fesneau, qui a dû gérer les dossiers chauds durant l’été. La nomination de Michel Barnier à Matignon, le 5 septembre, après un long suspense, a immédiatement été commentée par les organisations agricoles. Celles-ci soulignent toutes son passage Rue de Varenne, tout comme son expérience bruxelloise. Certaines se souviennent de sa gestion de dossiers sensibles, comme la limitation de l’usage des produits phytosanitaires ou le développement de l’agriculture biologique, où la dimension environnementale allait de pair avec les impératifs agricoles. D’autres évoquent son plan de soutien à l’élevage.
Le futur gouvernement est, en tout cas, très attendu pour lever nombre d’incertitudes. La dissolution surprise de l’Assemblée nationale décrétée par Emmanuel Macron a, en effet, bloqué des initiatives majeures. La première d’entre elles n’est autre que le projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture, adopté le 28 mai par l’Assemblée nationale. Depuis, il est en suspens.
Profitant de ce vide politique, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) s’est lancée dans une initiative inédite. Le syndicat a ponctué sa rentrée par la publication d’un projet de loi qu’il a qualifié de « clé en main » et qu’il a rebaptisé : loi pour « entreprendre en agriculture ». Une réécriture du texte adopté par les députés avec de nombreux ajouts concernant la fiscalité, mais surtout un assouplissement de l’usage des produits phytosanitaires, avec une remise en cause du rôle de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Le sujet crucial du foncier, est, lui, absent. « Il faut le voir comme une contribution charpentée au débat public », réagit Dominique Potier, député socialiste de Meurthe-et-Moselle.
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